Le drapeau de l’Écosse est le sautoir : la croix diagonale blanche du saint patron de l’Écosse, saint André, sur un fond bleu. C’est l’un des plus anciens drapeaux du monde, datant, selon la version de l’histoire que vous croyez, de 832 ou plus loin, peut-être de 761.
Selon la version la plus populaire de la légende, une force conjointe de Pictes et d’Écossais sous le roi Angus (ou Óengus) des Pictes rencontra une armée nord-umbrienne d’Angles sous le roi Athelstan à un endroit près d’Athelstaneford, à quatre milles au nord-est de Haddington, à East Lothian, en 832. Les Pictes et les Écossais étaient largement dépassés en nombre, et la nuit avant la bataille, le roi Angus pria pour la victoire. Il est dit qu’au cours de la nuit, saint André apparut en songe à Angus et lui promit la victoire pour laquelle il avait prié.
Le lendemain matin, les deux armées se sont formées pour la bataille. Au fur et à mesure, une étrange formation nuageuse apparut, formant une large croix blanche diagonale sur fond de ciel bleu vif. Les Pictes et les Écossais y voyaient un présage, tout comme les Angles. La bataille qui a suivi a été une victoire improbable pour les Pictes et les Écossais en surnombre. Et depuis, le sautoir est le drapeau de l’Écosse.
Une belle histoire, mais qui a un certain nombre de problèmes. Bien que le site de la bataille soit proche du village d’Athelstaneford, Athelstan n’est né qu’en 895. Et il n’était pas le roi des Angles. Il fut le premier roi d’Angleterre. Et il n’a pas perdu au combat contre les Écossais et les Pictes. Bien au contraire. Lors de la bataille de Brunanburh, en 937, il a mené les forces anglaises à la victoire sur les armées écossaises et vikings conjointes du roi Constantin II et du roi Olaf III Guthfrithson. Ce fut l’une des batailles les plus importantes de l’histoire britannique, définissant à jamais l’existence et les frontières approximatives de l’Angleterre.
La légende de la fondation du sautoir commence donc à ressembler un peu à un spin-doctoring dans les siècles qui suivirent, dans un effort (très réussi) pour faire sortir de l’histoire la désastreuse bataille de Brunanburh au profit d’une histoire qui montre Athelstan sous un jour bien pire : et les Ecossais plus favorablement.
Une autre version de la même histoire vient d’une histoire latine de l’Écosse, The Scotichronicon, écrite dans les années 1440 par Walter Bower. C’est le joueur clé du Pictish King Unust, qui combattait les Northumbrians : l’histoire est autrement la même. L’origine du sautoir remonterait à 761.
L’une des bizarreries du sautoir est que la nuance de bleu utilisée pour le fond n’a jamais été définie, variant entre le bleu ciel traditionnel à une extrémité et un bleu marine foncé à l’autre. Différentes versions sont montrées à gauche. En 2003, le Parlement écossais a proposé d’utiliser une nuance de Pantone 300 (comme dans l’image d’en-tête), et cela devient la norme. Le drapeau est normalement fait dans les proportions de 3:2 ou 5:3, et la largeur des rayures dans la croix est habituellement un cinquième de la hauteur du drapeau.
Le sautoir fait partie du drapeau de l’Union à la suite de l’Union of the Crowns of England and Scotland en 1603. L’image ci-dessous montre comment les drapeaux de l’Angleterre et de l’Écosse ont été combinés pour former le drapeau de l’Union de 1606, puis avec le drapeau de l’Irlande pour former le drapeau de l’Union de 1801. Une image sur cette page montre l’un des nombreux dessins qui n’ont pas été adoptés en 1606.